Comment j’ai trouvé plus de liberté en désirant moins

Ce n’est pas arrivé d’un coup.

Comment j’ai trouvé plus de liberté en désirant moins

Je n’ai pas balancé mon téléphone dans la mer, vendu tous mes biens, ni fui vivre dans une cabane avec une chèvre nommée Liberté. Je n’ai pas eu de breakdown ni d’éveil spirituel à Bali. Je n’ai même pas supprimé Amazon de mes favoris (mais j’y pense encore).

Ce qui s’est passé était plus discret. Plus lent. Un glissement intérieur qui a commencé par une question simple, mais tenace :

« Pourquoi est-ce que je poursuis toujours quelque chose ? »


L’épuisement silencieux de toujours vouloir plus

J’ai longtemps cru que vouloir plus, c’était normal — voire même admirable.

Vouloir un meilleur boulot. Un appartement plus grand. Un téléphone plus récent. Un partenaire parfait sur le papier. Un corps qui colle aux standards. Plus d’abonnés. Plus de likes. Plus de reconnaissance.

Je me disais que j’étais ambitieux. Que j’avais des “objectifs”.

Mais au fond, j’étais fatigué. Pas juste physiquement. Une fatigue plus profonde, plus sourde. Une tension constante, même dans le silence. Un genre de poids mental qui ne s’expliquait pas.

Ce n’était pas du burn-out. C’était un burn-out du désir.

Toujours vouloir.
Vouloir plus.
Vouloir différent.
Vouloir autre chose.
Vouloir tout… sauf ce que j’avais déjà.


Réaliser que vouloir n’est pas toujours avoir besoin

Un jour, en scrollant sur mon téléphone, je suis tombé sur une story : smoothie parfait, montagne en arrière-plan, lumière dorée. Et là, une pensée très nette m’a traversé :

Je ne veux même pas cette vie. Je veux juste ce que je crois qu’elle fait ressentir.

La paix. La présence. Le sentiment d’être “suffisant”.

Mais j’essayais d’y arriver en empilant des trucs : des ambitions, des achats, des envies floues. Comme si le prochain achat, le prochain projet, allait enfin débloquer ce sentiment.

Mais il ne venait jamais.

La vérité était là, simple, un peu brutale :
Je n’avais pas besoin de plus. J’avais besoin de moins.


Le lent désencombrement intérieur

Alors j’ai commencé à tester une idée : et si je désirais moins ?

Je ne suis pas devenu minimaliste du jour au lendemain. J’ai encore trop de tasses, et une étrange collection de carnets vides. Mais j’ai commencé à me poser d’autres questions avant de dire oui à quoi que ce soit :

  • Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?

  • Qu’est-ce que j’essaie de réparer avec ça ?

  • Est-ce que je l’achète par ennui ? par insécurité ? pour impressionner ?

J’ai arrêté de remplir mes silences avec du bruit.
J’ai quitté certains groupes de discussion.
J’ai cessé de faire semblant d’aimer des choses juste pour rester dans le moule.

J’ai commencé à me désabonner — des newsletters, des attentes, et de mes propres exigences impossibles.

Et peu à peu, le silence est devenu agréable.

Pas vide. Juste… plus clair.


Ce que j’ai gagné en désirant moins

C’est étrange, mais réduire ses désirs peut donner l’impression d’agrandir sa vie.

En désirant moins, j’ai gagné :

  • plus d’espace mental

  • plus d’attention pour ceux que j’aime

  • plus de paix dans les moments simples

  • plus de joie dans les petites choses :
    cuisiner avec ce que j’ai, lire sans me presser, regarder par la fenêtre sans rien attendre

Je ne poursuivais plus un futur hypothétique où je serais enfin “assez”.

J’ai commencé à agir comme si je l’étais déjà.

Et ça, ça a tout changé.


Mais soyons honnêtes — ce n’est pas toujours facile

Désirer moins n’est pas un bouton sur lequel on appuie. C’est une pratique.

Je me fais encore avoir. Je désire des choses que je n’ai pas besoin d’avoir. Je compare. Je retombe dans le piège du “pas encore”.

Mais maintenant, je le vois venir.

Maintenant, je sais que, neuf fois sur dix, quand je veux “plus”, c’est parce que j’ai oublié de sentir ce que j’ai déjà.

Et si je fais une pause — une vraie pause — je trouve souvent assez dans l’instant présent.


Dernière pensée : et si la liberté n’était pas ailleurs ?

On passe notre vie à chercher la liberté comme si c’était un lieu à atteindre. Un objectif à cocher. Quelque chose qu’on mérite une fois qu’on a fait tous les bons choix.

Mais j’ai compris que la vraie liberté n’est pas ce qu’on possède, ni ce qu’on atteint.

La vraie liberté, c’est quand on cesse de prouver quoi que ce soit.

C’est respirer tranquillement dans sa propre peau.
C’est rire sans se demander si c’était approprié.
C’est lâcher ce qui pèse et garder ce qui compte.

Ce n’est pas une vie plus grande.

C’est une vie plus légère.

Et elle commence souvent simplement…
en désirant moins.